Compte rendu de mon escapade – Sentier National, secteur du Réserve Faunique Mastigouche

Voici le topo.  Mardi le 25 Juin, je me décide – c’est demain que ça se passe. Ma femme est partie pour la journée, et j’ai dont tout loisir de réunir mon équipement….plus à ce sujet plus bas. Le lendemain, quelques petites choses à finir – sans rapport avec mon aventure à venir – donc je pars de la maison vers 11:00.

La route est belle – il fait terriblement chaud et humide, mais il y a du vent, donc on est bien malgré tout.  Je fais un arrêt à l’épicerie pour des pains pita – ils sont bon, ne s’abiment pas dans un sac à dos comme le pain tranché, et ils sont nourrissant – et me voilà vraiment parti.

Après 1h20 de trajet, j’arrive finalement au stationnement du secteur Catherine du parc.  Je me rends au chalet et dis à la dame derrière le comptoir que je compte partir et ne revenir que le jeudi ou vendredi – histoire qu’ils sachent pourquoi un véhicule est resté dans le stationnement pendant la nuit. (N’oubliez jamais d’informer les gens!!!)

Je mets mon habit en filets (acheté chez Sail), et je pars.

Naturellement, le début est en pente, et comme je ne suis pas au mieux de ma forme, c’est un peu très pénible.  En plus, sous le couvert des arbres, il n’y a pas beaucoup de vent.  Une chance que j’ai mon habit-moustiquaire parce que je me serais fait bouffer tout cru!  C’est vraiment infesté d’insectes piqueurs qui me tournent autour.  Pour couronner le tout, comme tout bon débutant dans la marche en forêt, mon équipement est bien trop lourd – probablement dans les 30 livres avec l’eau et tout!  Résultat : je me fatigue et j’ai mal aux épaules.

Je continue néanmoins et je suis fier de ne pas me laisser démoraliser par mes débuts difficiles.

Après 3-4 kilomètres de marche, j’arrive à un abri 3-côtés (lean-to en anglais), et m’y arrête pour me reposer – il est environ 2h30 de l’après-midi.  Je me prépare à diner et en profite pour somnoler un peu.  Finalement, il est près de 5h quand je me réveille – un peu tard pour continuer ma route, surtout qu’ils annoncent des orages.  Je m’étais fixé 18h30 pour m’arrêter et monter mon camp pour la nuit.  Je dormirais donc dans cet abri!

Donc je m’installe confortablement et profite des environs.  Il y a un lac tout près où je peux renouveler ma réserve d’eau.  Je trouve aussi une bûche pourrie et bien humide que je peux utiliser comme base pour y installer mon « wood-box » – une boîte pliable en métal dans laquelle je peux brûler du bois pour chauffer de l’eau ou cuire ma nourriture. J’y fais un petit feu avec assez de fumée pour éloigner les moustiques, ce qui me donne un répit!  En étant assis sur le plancher de l’abri, la fumée monte et fait dégager tous les insectes avides de mon sang.

Le temps passe et je commence à douter qu’il y aura des orages comme ils ont prédit, mais vers 20h00, on commence à entendre du tonnerre au loin. Finalement, vers 21h00, il commence par grêler, puis vraiment pleuvoir.  C’est à ce moment que je me rends compte que le toit de tôle de l’abri a des trous!!!  Je dois donc me réinstaller avant que mon couchage ne se mouille.  Donc c’est encore une bonne demi-heure avant d’être installé pour la nuit.

La nuit se déroule passablement bien, malgré que je me réveille à tout bout de champ à cause des bruits de la nature.  Vers 2h00, j’entends des bruits vraiment bizarres que je ne peux identifier, qui viennent de derrière l’abri, mais assez loin et plus haut.  Les bruits me font penser à des animaux (que je ne saurais identifier) en train de s’accoupler.  J’entends également des loups ou des coyotes qui aboient à la lune – rien pour aider mon sommeil.  Je finis tout de même par me rendormir d’un sommeil léger.

Vers 6h30, je me réveille avec un beau soleil…et des moustiques qui me tournent autour de la tête.  J’enfile mon habit-moustiquaire et fait un feu pour les chasser.  Comme je suis levé, j’en profite pour me faire à déjeuner, et lentement (très lentement) lever le camp.  Je décide également d’écourter mon séjour, surtout dû à la chaleur et l’humidité, aux insectes, et au poids de mon paquetage.  Le retour se fait sans trop de problèmes, et j’arrive heureux à mon véhicule. Le temps d’aller avertir la dame comme quoi je suis de retour, et je reprends le chemin de la maison, heureux tout de même de ma première nuit solo en nature!

Concernant mon paquetage d’environ 30 livres….j’ai lu que j’aurais dû le peser sans les biens « consommables » – donc sans la nourriture, et surtout sans l’eau – pour avoir un meilleur aperçu de son poids réel.

En plus de ma bâche, de mon sac de couchage, de mon matelas de sol, j’avais quelques articles de cuisine.  J’avais également ma caméra, quelques batteries de rechanges, un bloc de recharge, un trépied, …  Donc pas mal d’articles dont j’aurais pu me passer je crois.  J’ai filmé un peu, mais principalement avec mon téléphone – et je n’ai pas vidé une batterie avec le peu que j’ai filmé avec ma caméra du genre GoPro, mais plus « cheap ».  Le bloc de recharge est assez lourd et j’aurais pu m’en passer sans trop de problèmes.  Au final, mon paquetage aurait pu être au moins 10 livres de moins si j’avais exclu la nourriture et l’eau, et tous les items superflus.

Voici ce que je retiens de mon expérience à propos de mon équipement :

  • Habit-moustiquaire – à ne jamais oublier!!!
  • Trop de matériel – surtout électronique
  • Eau – pourquoi en emporter tant si j’ai un filtre à eau?
  • Filtre à eau – emporter une paille de survie au lieu d’un filtre à pompe (MSR MiniWorks EX) si je fais encore du solo

Pour le reste (bâche, matelas, sac de couchage, …) je ne crois pas avoir été trop chargé.  Par contre, ma bâche de 3m x 4.5m est un peu lourde – je peux sûrement en trouver une moins lourde.

En résumé, j’ai bien apprécié mon expérience, et je vais recommencer!!!  Je dois seulement me tenir en meilleure forme et surveiller ce dont j’ai vraiment besoin pour une escapade en nature. Je ne garde que les bons souvenirs, et je garde les autres comme « expérience » pour les prochaines fois 😀

Escapade…la suite – les craintes de la nature (infondées!!!)

Le temps avance à grands pas. Il ne reste plus que quelques jours avant mon escapade et j’ai bien hâte! Je n’ai pas encore commencé à préparer mon sac, mais je garde ça pour la fin. Au moins, j’ai une liste que j’ai révisé à maintes reprises et qui semble être complète. Comme je l’ai déjà dit, il y a surement trop de trucs dedans, mais à mon retour, je vais ajuster pour les prochaines fois.

Je suis tout de même un peu anxieux de me retrouver en pleine nature seul pour 2 nuits. Je sais que c’est totalement infondé, mais comme c’est la première fois, je sais que je vais avoir la « chienne ». Comme quoi notre douillet confort de tous les jours nous créé de fausses barrières, et nous fait perdre un peu du « vrai » qu’on retrouve en nature. Peu-importe. Je me dis qu’à près de 50 ans, c’est un défi personnel que je dois relever. J’en sortirai grandi et fier de l’avoir fait, et j’espère que ce sera la première fois de nombreuse autres – j’ai bon espoir.

D’ailleurs, à ce sujet, j’ai lu un petit article que j’ai bien aimé – il est simple et décrit bien les peurs infondées qu’on peut avoir face à la nature, mais sans entrer dans le dramatique du sujet : http://survieenforet.quebec/la-peur-survie-en-foret/. Ça m’a bien inspiré et fait taire mes craintes…jusqu’à ce que je sois sur place :s

Assez parlé de craintes! J’espère avoir bientôt des souvenirs pleins la tête pour partager, et un sentiment d’accomplissement 🙂

À bientôt!